SUR LA RÉCENTE DÉCISION DU CONSEIL
CONSTITUTIONNEL
BILLET 5
(A piana di u Rizzanese) |
Malgré
l’avis défavorable du Conseil d’Etat, le gouvernement a maintenu en 2002, son
projet en sa partie relative à la prorogation du délai en cause. Le texte a été
voté sans modification par le Parlement. Les auteurs de la saisine de la loi
sur la Corse
n’ont pas soulevé ce point.
Au
surplus le Conseil constitutionnel (CC) n'a
pas soulevé d'office la question de la conformité à la Constitution des
dispositions que le Conseil d'État avait considérées comme
inconstitutionnelles.
Aujourd’hui la décision du CC est tombée : elle n’est susceptible d'aucun recours et elle s'impose aux pouvoirs publics et à
toutes les autorités administratives et juridictionnelles (article 62 de la Constitution ).
Il
est donc délicat de penser qu’une disposition nouvelle pourrait apporter un changement
à cette situation. D’autant que le CC n’a pas donné une solution au
gouvernement, comme pour l’imposition à 75 % des revenus au-delà d’un million
d’euros : la contribution exceptionnelle de solidarité devrait être assise
sur le foyer fiscal et non sur chaque personne physique.
Pour
Comment surmonter cet écueil ?
En
relisant ce que dit Michel BERNARD en deux phrases :
1
– « Dans le respect des principes
constitutionnels (indivisibilité de la République , égalité des
citoyens devant la loi, libre administration des collectivités territoriales,
respect des prérogatives de l'État), le
CC permet de prendre non seulement pour la Corse , mais aussi pour les autres collectivités
territoriales, de nouvelles mesures de
décentralisation ».
2 - « Sa jurisprudence s'oppose en revanche à ce que, en l'absence de révision constitutionnelle, des parties du territoire français métropolitain puissent être dotées de statuts d'autonomie comparables à ceux des territoires d'outre-mer ou à ceux de certains pays ou régions dans des États voisins qui n'ont pas la même tradition unitaire que
Voici
qui est clairement dit et qui correspond à l’idée que nous défendons depuis
longtemps et que nous avons reprise lors de la campagne des dernières
législatives :
→ réviser la Constitution dans sa
partie relative aux collectivités territoriales (Titre XII) afin de
reconnaître la Corse
comme une collectivité spécifique,
→ lui conférer les compétences lui permettant
d’assumer ce caractère, hors celles relevant des prérogatives de l’Etat :
monnaie, politique étrangère, défense, justice, police, santé et éducation.
Nul
ne pensera que Michel BERNARD partage nos idées.
Mais
sa démonstration a un caractère implacable : le principe de réalité commande de changer de registre si l’on veut que
l’île puisse se défaire de ses habitudes multiséculaires.
Dans le cas contraire il ne
restera à nos concitoyens qu’à payer et laisser la Corse à l’abandon physique,
patrimonial et économique puisque 58 % du territoire insulaire est dans
l’indivision car 500 000
Ha sur 868 000 appartiennent à des propriétaires
présumés défunts, car nés avant 1910.
Les Corses doivent donc
manifester leur volonté afin que nul n’ignore quel est leur sentiment.
Mais quelle sera la réaction du Conseil
constitutionnel diront les derniers opposants ?
Répondez-leur
que le 26 mars 2003 (Décision 2003-469 DC)
le CC s'est déclaré incompétent pour statuer sur le recours formé contre la
révision constitutionnelle relative à l'organisation décentralisée de la République , adoptée le
17 mars précédent.
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