vendredi 22 mars 2013


SARTENE
AU DELA DE SARTENE

(La rue des voûtes - cliquer pour agrandir)

Mes occupations à la chambre de commerce et d’industrie de Corse du Sud (CCI) m’ont conduit à délaisser le blog ces derniers temps. Elles ont consisté d’une part à animer la  commission développement durable de la CCI et d’autre part à travailler avec l’agence de la CTC chargée d’élaborer le projet de PADDUC, dont je suis également membre.

Je reviens donc vers vous afin de vous informer de mon travail.

Pourquoi ai-je choisi de représenter la CCI à l’agence de la CTC et de présider la commission développement durable de la CCI ?

Eh bien parce que je crois que les structures politiques du pays sont en train d’évoluer en ce début de 21ème siècle et que de nouvelles priorités sont en train de germer.

Vous le savez, le pays a connu une longue période de centralisation depuis 1789. Puis, à la fin du 20ème siècle, les prérogatives du pouvoir central se sont diluées par le haut, avec les transferts de souveraineté à l’UE et par le bas avec les transferts de compétences aux collectivités locales.

D’un point de vue économique, une nouvelle réflexion s’engage autour de la notion de «grandes régions», plus vastes et puissantes que nos régions actuelles, mais  surtout avec des  synergies économiques fortes.

C’est dans ce contexte global que la Corse s’est vue attribuer dès 2002 une compétence propre pour élaborer un plan d’aménagement et de développement durable (PADDUC) dont l’élaboration requiert les compétences de toutes les forces vives de l’île.

C’est également dans ce contexte global de recherche d’échelon pertinent qu’a été engagée la réforme des chambres de commerce qui a pour but d’améliorer et d’homogénéiser les services rendus aux entreprises.

Pour ce faire, les CCI Régionales doivent définir leurs ambitions, leur stratégie et leurs choix dans des documents dénommés schémas sectoriels dans les domaines suivants :
→la gestion des équipements aéroportuaires et portuaires;
→la formation et l’enseignement;
→l’aide à la création, à la transmission et au développement d'entreprises;
→le développement durable.

La commission de développement durable (DD) est en train de finaliser ce document dont je vous présente les points essentiels :

1er point : la commission a pour objectif de faire du DD un vecteur de valeur ajoutée pour les produits et services proposés par les entreprises de cette île.

2ème point : la commission souhaite apporter la vision des entreprises aux politiques chargés d’élaborer le PADDUC.

3ème point : la commission va proposer des secteurs prioritaires et un plan d’action.

Aujourd’hui le développement durable, comme l’écologie hier, est mis à toutes les sauces.

Je crois donc qu’il convient de rappeler ce que sont les politiques publiques de DD.

Elles ont  cinq grands objectifs :
1- lutter contre le changement climatique,
2- préserver les milieux et des  ressources,
3- promouvoir l’épanouissement des hommes,
4- instaurer de la cohésion sociale entre territoires et générations,
5- développer des modes de production et de consommation responsables.

Mais une fois énoncés ces grands objectifs sur lesquels chacun se retrouve, il faut passer aux actes.

Les entreprises de l’île ont intégré l’importance du DD pour leurs pratiques, mais elles connaissent la dure loi de la réalité économique. Aussi faudra t-il conjuguer pragmatisme et ambitions. En effet les investissements nécessaires pour intégrer le DD dans la pratique dépendront bien souvent de la viabilité de l’entreprise.

C’est la raison pour laquelle les actions à mener seront centrées sur trois secteurs prioritaires : le tourisme, l’agro-alimentaire et le BTP.

Le but de la commission est que les entreprises s’emparent de la notion de DD pour que leur production et leurs services bénéficient d’une valeur ajoutée, au travers de deux grands objectifs :

→ Le 1er est de donner à nos ports et nos aéroports une image de « porte de territoire engagé ».

→ Le 2ème est d’élaborer un cadre d’action pour que les entreprises s’approprient et développent, par leur créativité, les produits et services estampillés DD.

La vision du DD entrera alors dans un processus créatif continu.

La réflexion menée va des modes de blanchissage des draps, à la valorisation des déchets, à l’utilisation du solaire pour réchauffer l’eau, à la récupération des eaux pour assurer l’arrosage de l’hôtel du coin, en passant par des crèches et des études surveillées pour les entreprises d’une zone d’activité, jusqu’aux plans de carrière assortis de mécanismes d’intéressement et à des comités inter-entreprises pour bénéficier d’avantages annexes.

Il faut faire confiance aux entrepreneurs et à leurs salariés. Leur créativité est sans limite.

Il faut anticiper la plus value portée par le DD et se saisir de cette opportunité.

Les normes, la préoccupation des consommateurs et l’image de « terre protégée et gérée harmonieusement » portée par la Corse, contribueront à assurer le développement et la richesse de nos entreprises ainsi que des emplois pour les habitants de cette île.

vendredi 8 mars 2013


SARTÈNE
LA GESTION SOLITAIRE DU MAIRE :
CONSÉQUENCES SUR LES RÉALISATIONS !

(Sartè sottà neve - cliquer pour agrandir)
Dans deux billets précédents je vous faisais remarquer que la gestion quotidienne de la commune se révélait désastreuse puisqu’elle ne lui permettait pas de disposer de réserves propres pour dégager des marges de manœuvre permettant de mener des opérations préparant le futur de la commune.

Rappelez-vous, je vous disais que sur les quatre années il n’y avait pas d’épargne dégagée pour alimenter l’investissement.

Voici donc, de manière globale ce qui s’est passé pour les opérations d’équipement de la commune. Les chiffres que je vous présente figurent aux comptes administratifs 2008 à 2011. Ils retracent les dépenses d’investissement, selon quatre catégories :
→ Les opérations d’équipement prévues,
→ Les opérations d’équipement réalisées et donc payées,
→ Les opérations mise en attente de réalisation,
→ Les opérations annulées.

(Cliquer pour agrandir)
On remarque immédiatement la différence entre ce qui était prévu d’investir et les réalisations effectuées. On passe ainsi d’une annonce de 15 M€ d’investissement (15 256 909 € précisément)  à des réalisations (3 794 077 € précisément) qui n’atteignent pas 4 M€ !

Pour une meilleure appréciation de cette réalité je vous propose de les examiner en faisant la part de chaque catégorie par rapport à la prévision initiale, dans le graphique suivant : 

(Cliquer pour agrandir)
On comprend mieux ainsi ce qui se passe à Sartène : sur les 15 M€ annoncés pour mener des opérations d’investissement la part des réalisations effectives (en vert sur le graphique) est de l’ordre de 25 %. Suivant les années le reste est annulé (en rosé sur le graphique) ou mis en attente (en bleu sur le graphique).

Dans les communes qui sont bien gérées le taux de réalisation varie entre 40 et 60%, alors qu’à Sartène il est de l’ordre de 25 % sur les quatre exercices.

Il y a quatre grandes raisons au sous équipement de Sartène :

1 - La mauvaise gestion quotidienne qui ne permet pas de dégager de marges de manœuvre pour assurer des ressources complémentaires d’investissement;

2 - La faiblesse des sommes disponibles sur le compte de la commune (car tout est dépensé pour couvrir les dépenses quotidiennes) qui ne permet pas d’avancer les sommes nécessaires au lancement de travaux. Ainsi Sartène doit attendre que les subventions sollicitées arrivent sur son compte (détenu par le Trésor Public) pour démarrer des travaux ;

3 – L’impréparation des dossiers qui conduit à programmer des opérations sans que le plan de financement (qui détermine la provenance de l’argent dont on aura besoin) soit assuré. 
Par exemple, seuls 61 162 € de travaux ont été réalisés au 31 décembre 2011 pour le gymnase ;  

4 – La multiplicité des opérations programmées, de sorte que l’Etat, le Conseil Général ou la CTC qui sont sollicités n’ont pas une vision claire des priorités de la commune. Il y a eu 43 opérations programmées sur les 4 années écoulées avec des réalisations qui vont de plus de 500 000 € pour les voies et réseaux à 5 000 € pour l’aménagement de terrains.

Les dossiers qui ont avancé sont ceux qui ont trouvé un plein accord du conseil municipal en raison de leur pertinence : théâtre de verdure, réhabilitation de l’ancienne école, centre d’art polyphonique par exemple.

Mais la commune ne dispose pas encore du PLU indispensable à son développement malgré les 118 704 € dépensés pour son élaboration. Toujours cette gestion solitaire qui ne tient pas compte des remarques d’évidence et qui a conduit à son annulation!!!