vendredi 19 avril 2013


SARTÈNE
230 000 € DE RECETTES EN MOINS AU BP 2013 !!!

(U Forru di Marratu - cliquer pour agrandir)


Dans un récent article le Corse-Matin a rendu compte de la réunion de la commission locale d'évaluation des charges transférées (CLETC) de la communauté de communes du Sartenais-Valinco (CCSV) qui a eu lieu le 6 mars 2012.

Je souhaite donc vous décrire les conséquences de la décision de la CLECT sur le budget communal, décision que j’ai votée car elle est équitable et imposée par la loi.

Chacun sait que c’est désormais la CCSV qui a en charge le traitement des déchets, la distribution de l’eau et la réalisation de l’assainissement, qui relevaient auparavant de la compétence de chaque commune.

Ce transfert de compétences s’accompagne d’un transfert de ressources depuis les communes vers la CCSV.

La CCSV perçoit, en lieu et place de chaque commune, la totalité du produit de l’ancienne taxe professionnelle, une partie du produit de la taxe d’habitation encaissée dans chaque commune et diverses taxes (dont la taxe d’enlèvement des ordures ménagères).

La mission de la CLECT est de faire le point sur les sommes transférées à la CCSV et de les comparer au montant des dépenses effectuées par la CCSV dans chaque commune :

→ Si les sommes transférées sont supérieures au montant des dépenses effectuées par la CCSV dans la commune, alors la CCSV reverse le surplus à la commune.

→ Si les sommes transférées sont inférieures au montant des dépenses effectuées par la CCSV dans la commune, alors la commune verse une contribution supplémentaire à la CCSV.

Voici ce que cela donne pour le traitement des déchets dans les plus importantes communes de la CCSV :

(Cliquer pour agrandir)

Dans ce tableau on voit que les recettes transférées à la CCSV par Sartène au titre du traitement des déchets s’élèvent à 997 319 € tandis que le coût du traitement des déchets effectué par la CCSV dans la commune de Sartène est de 1 020 002 €.

Donc le traitement des déchets effectué par la CCSV à Sartène, coûte plus cher que ne lui rapportent les transferts de ressources provenant de notre commune :
42 683 € de plus (=1 020 002 € - 997 319 €).

Si l’on rajoute l’assainissement et l’eau on obtient le résultat global suivant :

(Cliquer pour agrandir)

Sartène et Olmeto doivent compenser le coût des trois services (déchets, assainissement et eau) que lui rend la CCSV.

A contrario les recettes transférées par Propriano, Belvédère, Campomoro et Vigianello sont supérieures au coût des trois services rendus à chaque commune par la CCSV, qui doit leur restituer ce surplus.

Ainsi Sartène, car c’est ce qui nous concerne en priorité, devra reverser 80 000 € à la CCSV en 2013, pour compenser le coût des trois services (déchets, assainissement et eau).

Jusqu’à présent la situation était inverse : la CCSV a reversé en moyenne plus de 200 000 € par an à Sartène, car le calcul établissant le résultat pour chaque commune était incomplet dans la mesure où il ne prenait pas en compte toutes les charges, comme le précisait la chambre régionale des comptes dans son rapport de la fin 2010.

En pratique pour 2013, il y aura disparition du reversement qui figurait sur la ligne « attribution de compensation », et qui a été le suivant pour Sartène : 

(Cliquer pour agrandir)


Ce reversement constituait en moyenne plus de 7% des recettes de fonctionnement. Sa disparition constituera une perte sèche de recettes pour Sartène, perte aggravée par le fait que la commune devra débourser 80 000 € de plus.

En résumé la commune aura 230 000 € de moins dans ses caisses en 2013 (150 000 de reversement de la CCSV + 80 000 à verser à la CCSV).

Les raisons qui ont conduit à cette situation feront l’objet d’un prochain billet.




vendredi 12 avril 2013


SARTÈNE
RÉTABLIR LES FAITS ET RESPECTER LA LOI

( U Valincu- Cliquer pour agrandir) 

Le conseil municipal de Sartène qui s’est tenu ce mercredi 10 avril 2013 suscite de nombreux commentaires. La presse télévisée, audiovisuelle et écrite en rend compte. Entre les faits relatés et les commentaires de chacun des acteurs politiques, il est difficile que nos concitoyens puissent se faire leur opinion.

Je vais donc rapporter les faits et les rapprocher des textes qui permettent de les analyser.

Il faut rappeler que le déroulement d’un conseil municipal et donc l’examen des affaires qui y sont inscrites, a lieu suivant un ordre du jour établi par le Maire.

Je vais donc procéder à cet examen en rapportant les faits et les règles de droit sur lesquelles sont fondées mon vote et celui de mes amis. Sur les 21 membres que compte le conseil municipal il y avait 12 présents détenant 7 procurations. Il y avait donc 19 participants à la réunion du 9 avril 2013. 


I - PREMIER POINT DE L’ORDRE DU JOUR

Le Maire proposait l’adoption de quatre opérations de crédit : trois prêts relais, dans l’attente du versement de subventions et un emprunt.

Ces quatre opérations de financement concernaient trois projets : le projet d’école numérique, le Belvédère et le gymnase.

Les prêts relais prévoyaient le versement d’intérêts durant trois ans et le versement de la totalité du capital au bout des trois ans. L’emprunt avait pour objectif d’assurer l’apport communal pour les trois projets.

Au total cela représentait les sommes suivantes en intérêts (I) et capital (K) à rembourser par la commune :

(Cliquer pour agrandir)

Mais les conseillers municipaux étaient tous méfiants devant l’énormité des sommes, au surplus depuis la fameuse affaire du prêt de 180 000 € passé sans l’autorisation du conseil municipal le 12 décembre 2012.

Je vous rappelle que le sous préfet lui, avait aussitôt demandé d’annuler ce prêt pour illégalité manifeste. Dans sa pratique solitaire du pouvoir il avait tenté de faire avaliser ce prêt par le conseil municipal du 28 janvier 2013.

Les éléments que j’avais à l’époque fournis sur ce blog avaient convaincus une forte majorité de conseillers municipaux de rejeter cette manœuvre.

Mais revenons sur les prêts relais et l’emprunt.

1 – Les prêts relais

Ils permettent à la commune de disposer des sommes dans l’attente du versement de subventions. Mais encore faut-il que ce versement soit certain. Pour que les conseillers municipaux le sachent il faut que leurs soient présentées les décisions des collectivités, de l’Etat ou des organismes qui verseront les subventions. Ces décisions se présentent sous la forme d’arrêtés attributifs de subventions.  

Stupéfaction pour le projet d’école numérique qui n’était pas encore parvenu à la CTC. Donc il était illégal de statuer, sans la décision de la CTC, sur ce prêt relais de 200 000 €. C’est la raison pur laquelle mes amis et moi-même avons voté contre. Chacun mesurera au cas d’espèce, le sérieux de la préparation et du suivi des dossiers par l’exécutif.

Le prêt relais pour le projet du Belvédère était présenté avec ses arrêtés attributifs de subvention, mais les intérêts à verser étaient jugés trop élevés au regard de la somme avancée, jugez-en : 30 212 € pour 300 000 € soit un taux de 10,07 %. Mes amis et moi-même avons jugé ce taux trop élevé et avons fait remarqué que sans une augmentation aussi importante des dépenses réelles de fonctionnement entre 2008 et 2012 (600 000 €) alors que les recettes étaient restées constantes autour de 3 M€, la commune aurait pu avancer cette somme. Nous avons donc voté contre.

Stupéfaction à nouveau pour le prêt relais pour le projet de gymnase, 1 050 000 €, pour lequel il manquait l’arrêté attributif de subvention conjoint de l’Etat et de la CTC pour un montant de 250 000 €. Il était donc à nouveau illégal de statuer sur ce prêt relais et mes amis et moi-même avons voté contre.

Il convient enfin de noter que pour ces trois prêts relais, les trois votes ont donné des résultats  identiques : contre 11, pour 7, abstention 1. Or mes amis et moi-même ne représentons que 5 votes ; à chacune et chacun d’en tirer les conclusions. 

2 – L’emprunt

Cet emprunt devait servir à apporter la part communale dans les trois projets. En règle générale les communes procèdent de la sorte :
→la 1ère partie du financement est apportée par le surplus des recettes sur les dépenses de la commune (l’apport propre de la commune),
→la 2ème partie par les subventions
→et ce qui manque est assuré par l’emprunt, dans la mesure où il est supportable par la commune.

L’emprunt sollicité était de 560 000 €.

L’apport propre de la commune pour chacun des projets ne nous a pas été communiqué. Les subventions pour le projet d’école numérique n’étaient pas acquises. Le coût du prêt relais pour projet d’école numérique était trop élevé. Il manquait les subventions de l’Etat et de la CTC pour le gymnase. Il était donc totalement irresponsable d’emprunter pour des projets dont le financement n’était pas assuré (école numérique et gymnase) ou trop élevé (Belvédère). 

Mes amis et moi-même (5 votes) nous sommes exprimés contre et le résultat global a été identique à celui des prêts relais : contre 11, pour 7, abstention 1 ; à chacune et chacun d’en tirer les conclusions. 


II – DEUXIÈME POINT DE L’ORDRE DU JOUR
  

Le second point de l’ordre du jour concernait l’approbation de la décision de la commission locale d'évaluation des charges transférées (CLETC) de la communauté de communes du Sartenais-Valinco (CCSV) qui a eu lieu le 6 mars 2012.

Chacun sait que c’est désormais la CCSV qui a en charge le traitement des déchets, la distribution de l’eau et la réalisation de l’assainissement, qui relevaient auparavant de la compétence de chaque commune.

Pour ce faire, les communes transfèrent à la CCSV une part de leurs recettes pour assurer le coût de ces services. A échéance régulière, la CCSV examine le coût des services fournis à chaque commune. Si les recettes transférées par une commune sont inférieures au coût du ramassage des ordures ménagères, de la distribution d’eau et de l’assainissement effectués dans la commune, celle-ci doit verser ce qui manque pour payer au juste prix les services rendus.

Une mauvaise estimation de ces sommes avait été dénoncée par la chambre régionale des comptes en 2010, tant et si bien que la CLECT a procédé à un examen méticuleux de la situation de chaque commune. Pour Sartène il s’est avéré que les comptes devaient être ajustés et que désormais au lieu d’encaisser 150 000 € de la part de la CCSV, la commune devait reverser 80 000 € à la CCSV pour 2013. Je vous décrirais en détail le mécanisme qui a conduit à ces résultats dans deux prochains billets.

Ainsi Sartène se retrouve avec 150 000 € de moins en recettes et 80 000 € de plus en dépenses, ce qui fait une différence de 230 000 € par rapport à l’année 2012.

Mais si la mise à jour, c’est-à-dire la conformité de l’usage de locaux de la commune depuis que mes amis et moi-même le demandons, avait été faite, la CCSV aurait eu plus de recettes émanant de la commune et nous n’aurions pas eu une telle somme à rembourser.
Au passage Sartène aurait pu augmenter ses recettes réelles qui sont restées stables sur 5 ans, alors que ses dépenses ont augmenté de 600 000 €.

Je tiens ici à préciser que je ne demande pas une augmentation des taux d’imposition mais l’équité de l’impôt : les locaux doivent être imposés suivant leur utilisation réelle.

Le vote a donné lieu au résultat suivant : contre 4, pour 8, abstention 5, non participation 2. La décision de la CLECT (150 000 € de recettes en moins et 80 000 € de dépenses en plus pour Sartène) a été adoptée. Mes amis et moi-même avec nos 5 votes avons approuvé la décision de la CLECT. 


III – TROISIÈME POINT DE L’ORDRE DU JOUR

Il concernait l’approbation du compte de gestion 2012 et du compte administratif 2012 de la commune.

Le compte de gestion établi par le Trésor public retrace toutes les recettes et les dépenses effectuées par la commune durant l’année.

Le compte administratif établi par le Maire a une double fonction : retracer toutes les opérations et recettes effectuées par la commune et présenter l’action de la commune dans son quotidien (le fonctionnement), pour le futur (l’investissement) et présenter l’état de sa dette.

Le conseil municipal doit d’abord approuver le compte de gestion du Trésor Public, puis examiner si le compte administratif présenté par le Maire correspond en tous points à celui du Trésor Public et enfin donner au travers de son vote son approbation sur la gestion de l’équipe municipale.

Or le compte de gestion du Trésor Public n’a pas été communiqué par le Maire aux conseillers municipaux. C’était là une obligation légale que le Maire n’a pas respectée. Il y avait donc eu une première illégalité.

Cependant compte tenu du sérieux, de la compétence, de la probité du Trésor Public et de la confiance que lui accordent les conseillers municipaux le compte de gestion a été approuvé.

S’agissant du compte administratif les choses ont été bien différentes.

Mes amis et moi-même avons voté contre son adoption pour cinq raisons :

1 – L’impossibilité de le comparer au compte de gestion puisqu’il ne nous a pas été fourni;

2 – L’absence des comptes du CCAS (centre communal d’action sociale) parmi les pièces fournies à notre examen ;

3 – L’absence de l’état de la dette pour le budget annexe du port ;

4 – L’insincérité du remboursement d’un prêt de 122 215, 28 € pour lequel l’état de la dette mentionne en 2010 un paiement annuel de 4206,44 € et qui a donné lieu aux remboursements suivants :
→3079,83 € en 2010,
→Rien en 2011
→2 053,22 € en 2012  

5 – Politiquement une gestion solitaire du Maire, sans adjoint aux finances, qui a conduit sur 5 ans :
→à des dépenses réelles qui sont passées de 2,4 M€ à 3 M€, alors que les recettes réelles sont restées stables autour de 3 M€
→ayant pour conséquence une annulation de 78 % des opérations d’équipement.

Le compte administratif a donc été rejeté par : 8 votes contre, 7 abstentions et 4 votes pour.

&&&

Nous sommes donc bien loin de la politique politicienne qui est évoquée ici ou là. Notre sanction est celle d’une gestion calamiteuse de la commune, avec de l’argent dépensé sans compter au quotidien et une impréparation des lendemains avec des investissements mal préparés et en très grande partie annulés.

J’entends ici où là que nous devrions délibérer à nouveau.

Il n’en est rien, puisque le Code général de collectivités territoriales (CGCT ; article L 1612-12) prévoit qu’en cas de rejet du compte administratif, le sous préfet est dans l’obligation de saisir la chambre régionale des comptes (CRC) du projet de compte administratif joint à la délibération de rejet.

Nul n’oserait imaginer que les autorités publiques procèdent autrement !

En effet le vote du mercredi 10 avril sur les divers points de l’ordre du jour examinés sont acquis et définitifs et doivent être transmis sans délai au Sous-Préfet.

Après transmission, la CRC rend son avis sous un mois et substitue le compte de gestion au compte administratif.

Enfin le conseil municipal est informé lors de la réunion suivante de l’avis formulé par la CRC (article L. 1612-19 du CGCT).

Pour finir je voudrais rassurer les employés communaux : la CRC, le Trésor public et le sous préfet autorisent le comptable à régler deux types de dépenses en ces circonstances : les salaires et les intérêts de la dette. 

vendredi 5 avril 2013


CCSV DU SARTENAIS - VALINCO
QUAND LE PRÉSIDENT A UNE LECTURE
DU DROIT FORT ÉTONNANTE !

(A ciuttata di u sole nant'ù Valincu - cliquer pour agrandir)
 Ce mardi 2 avril 2013 a eu lieu une réunion de la communauté de communes du Sartenais-Valinco (CCSV).

L’ordre du jour était chargé, jugez-en donc : budget 2013 de l’office du Tourisme et surtout la totalité des principaux documents budgétaires :
Le compte administratif 2012 du budget principal de la CCSV,
Le  compte administratif 2012 du budget annexe de l’eau,
Le compte administratif 2012 du budget annexe de l’assainissement,
La prévision budgétaire 2013 pour le budget principal de la CCSV,
La prévision budgétaire 2013 pour le budget annexe de l’eau,
La prévision budgétaire 2013 pour le budget annexe de l’assainissement.

Si les documents budgétaires relatifs à l’eau et à l’assainissement sont explicites en raison de leur intitulé, il convient de préciser que le budget principal a notamment en charge tout ce qui a trait aux ordures ménagères.

Les divers comptes administratifs (CA) contiennent eux, toutes les recettes et dépenses qui se rapportent au sujet dont ils ont la charge : ordures ménagères, eau, assainissement. Ils permettent au conseil communautaire de se prononcer sur la gestion de l’exécutif.  

La participation à cette réunion me conduit à vous faire part d’une première remarque.


1 – UNE DATE INAPPROPRIÉE

La date du mardi de Pâques était inappropriée, car l’impressionnante liasse  de documents à examiner pour statuer en parfaite connaissance de cause, est parvenue aux conseillers communautaires le jeudi Saint. De sorte qu’il y a fort à parier que la période Pascale, vécue avec beaucoup de ferveur par bon nombre d’entre nous, n’a pas permis de procéder à un examen serein de ces documents.

Mais enfin….cette réalité a peut-être échappé à l’exécutif et puis ne sommes-nous pas  dans une République laïque ? Alors trêve de bondieuseries nous dirons certains !!!  

Mais par delà ce regrettable aspect factuel, je tiens à formuler deux remarques de fond tenant à l’illégalité de nos délibérations sur les CA 2012 (partie 2) et sur les budgets 2013 (partie3).


2 – S’AGISSANT DES COMPTES ADMINISTRATIFS 2012

Pour les nouveaux lecteurs, je précise  que les CA se composent de deux parties distinctes : une partie fonctionnement (pour assurer le quotidien de la CCSV) et une partie investissement (pour assurer le futur de la CCSV).

Mais la partie relative à l’investissement du budget principal ne figurait pas dans les documents qui nous ont été transmis ! Nul ne s’en est inquiété jusqu’à ce que j’en fasse la remarque.

Or suivant le Code général des collectivités territoriales (CGCT-article L. 2121-13), tout membre de l’assemblée délibérante a le droit, dans le cadre de sa fonction, d'être informé des affaires qui font l'objet d'une délibération.

Si les conseillers ont reçu une information incomplète, les décisions sont illégales, en vertu de décisions bien établies depuis 1973 par le Conseil d’Etat (9-12-1973, commune de Pointe-à-Pitre).

Les affaires budgétaires sont également concernées, puisque les budgets pour lequel un maire a refusé de porter à la connaissance d'un conseiller municipal les budgets des associations subventionnées par la commune ou le détail des crédits destinés au versement d'indemnités au personnel ont été annulées (Conseil d'Etat, 2-02-1996, commune d'Istres ; 20-11-1996, commune de Chilly-Mazarin).

Je vous rassure, je ne saisirai pas le tribunal administratif pour deux raisons.

→ Tout d’abord parce que la CCSV est dans une situation difficile et que les budgets adoptés pour 2013 vont être annulés et établis eux aussi par le préfet, tout comme en 2011 et en 2012. Il en sera de même pour les CA 2012 car ils sont essentiels à l’élaboration des budgets 2013. 

→ Ensuite par ce que je pense qu’il s’agit d’une erreur matérielle qui a échappé à la vigilance de Jean PAJANACCI, cheville ouvrière de la CCSV dont la probité et l’honnêteté intellectuelle ne sauraient être mise en cause.

Mais pour le futur j’engage l’exécutif à être plus vigilant et à repousser sa réunion si la situation se représentait, même s’il faut modifier l’agenda du Président, car le respect de la loi s’impose à tous.


3 – S’AGISSANT DES BUDGETS 2013

Je vous affirme aujourd’hui que deux budgets adoptés pour l’exercice 2013, sans mon accord, sont illégaux : le budget principal et le budget annexe de l’eau.

Pourquoi ?

Parce que le budget principal prévoit le transfert de 671 015,04 € (oui 670 000 € !!!) depuis sa section de fonctionnement vers la section de fonctionnement du budget annexe de l’eau.

NB : Sa dénomination exacte est section d’exploitation, car il s’agit d’un service public industriel et commercial (SPIC) selon la loi, puisqu’il offre des prestations rémunérées que les administrés payent avec une redevance. Mais pour une lecture plus aisée je garderai la dénomination section de fonctionnement au lieu de section d’exploitation, dans ce billet.

Or les budgets des SPIC doivent être équilibrés en recettes et en dépenses (Article L2224-1 du CGCT), ce qui signifie que le budget de l’eau et le budget principal doivent fonctionner de manière étanche et qu’ils ne peuvent donner lieu à des transferts que pour des opérations d’investissement majeures.

Notre Président a lui une lecture toute particulière de ce texte.

Il explique que le budget principal de la CCSV fonctionne comme un compte épargne et qu’il permet de transférer les sommes dont ont besoin les budgets de l’eau et de l’assainissement s’ils sont en déficit.
Mais le préfet et la chambre régionale des comptes (CRC) ont argumenté et pris des décisions contraires ! 
Ainsi en 2012, le Préfet et la CRC n’ont pas autorisé le transfert de 445 000 € de la section d’investissement du budget principal vers la section de fonctionnement du budget de l’eau.

Le principe est donc rappelé : le budget principal ne peut fonctionner comme un compte épargne pour alimenter les budgets annexes, même si notre Président voudrait qu’il en soit autrement.  

Mais pour limiter l’augmentation du prix de l’eau, compte tenu de la situation alarmante de la CCSV, la CRC a autorisé à titre exceptionnel et pour le seul exercice 2012, le transfert de 55 000 € de la section de fonctionnement du budget principal vers la section d’investissement du budget annexe de l’eau.

Pour les mêmes raisons, le préfet a autorisé à titre exceptionnel et pour le seul exercice 2012, le transfert de 55 000 € de la section de fonctionnement du budget principal vers la section d’exploitation du budget annexe de l’eau.

Les décisions étaient pragmatiques. Il fallait éviter une hausse des tarifs trop importante. Cependant la hausse des tarifs a bien eu lieu depuis le 1er octobre 2012. 

D’ailleurs la CRC prenait soin de noter le 17 août 2012, de manière sibylline, que ce transfert ne saurait «conforter» la CCSV «dans le bien fondé» des décisions de transfert du budget principal vers le budget d’un SPIC. (Voir dernier paragraphe de la page 4 de la décision de la CRC du 12 avril 2012 - http://www.ccomptes.fr/Publications/Publications/Communaute-de-communes-Sartenais-Valinco-Corse-du-Sud ).

La CRC a pris soin de placer des mots entre guillemets pour bien marquer ce qui état permis et ce qui ne l’était pas.

Je vous laisse donc deviner ce qui va arriver pour les 670 000 € en cause.

Les budgets vont donc être déférés par le contrôle de légalité de la sous-préfecture à la CRC et ils seront, cette année aussi, élaborés par le préfet.

Reste la question que chacun est en droit de se poser : pourquoi notre Président n’écoute-t-il pas ses conseillers communautaires et nie t-il la réalité du droit ? Je n’ai pas de réponse cohérente à vous fournir.