ALLIANCE QUAND TU NOUS TIENS ….
Vous avez été nombreuses et
nombreux à me demander de publier sur le blog, l’article paru dans le Corse
Matin.
Compte tenu de sa longueur, je
vous le propose en plusieurs billets, ce qui me permet d’apporter quelques précisions
complémentaires en lien avec les échanges que j’ai eus lors de nos rencontres
dans les rues de Sartène.
On dit
une alliance conclue avec le Président de l’Assemblée.
Les « on dit » se trompent !!!
Des
discussions ont eu lieu. Des convergences réelles existent sur les principes de
maîtrise des dépenses et d’augmentation des recettes afin que Sartène retrouve
de l’épargne. Mais nous ne sommes pas allés plus loin dans le type de mesure à
mettre précisément en œuvre. Des convergences existent sur le PLU, tant sur la
manière de le construire que sur les objectifs. Des convergences existent sur
les projets : parking, circulation, logements sociaux, installation
d’entreprises, centre d’hélio-thalassothérapie, tourisme durable, salle des
fêtes pour les jeunes, etc.
Mais depuis février, ces
discussions sont restées en suspens….
Mais nous
n’avons pas abordé la discussion sur nos visions respectives du rôle de la CCSV.
D’un
point de vue strictement financier la
CCSV avec son budget
de 11 M€, c’est quasiment 3 fois Sartène dont le budget est de 4 M€.
D’un
point de vue stratégique, nous n’avons pas confronté nos visions. J’entends ici
ou là dire que la CCSV
serait dévolue à l’un de ses anciens membres. Ma vision de la CCSV n’est pas compatible
avec cette option.
Je crois
que l’ancienne équipe, sans mettre en cause personnellement les hommes, n’a pas
la vision micro-régionale indispensable pour bâtir un futur commun. Elle est
toujours sur des schémas « d’entrechats » entre communes, qui nuiront
in fine à toutes les communes.
Vous
voyez donc que les « on dit » peuvent toujours perdurer. Ils sont
sans fondement aucun.
Je vous le répète avec tranquillité,
transparence et honnêteté : il n’y a pas d’accord passé avec Dominique
BUCCHINI.
Je fais
remarquer une chose que tout un chacun a tendance à oublier.
Dans la
configuration actuelle il y a quatre listes au 1er tour.
Aucune
d’entre elle n’aura la majorité absolue au 1er tour, dès lors que
l’on retient l’hypothèse d’une probable participation de 80 % ce qui ferait
2000 exprimés sur 2500 inscrits. La majorité absolue se situant donc autour de
1000 voix, chacun s’accordera à reconnaître qu’il est hautement improbable
qu’une liste recueille ce score au 1er tour.
Si
l’inimitié affirmée entre les deux listes de droite perdure au 2ème
tour, elles se maintiendront toutes deux, puisqu’il ne fait pas de doute
qu’elles passeront la barre des 10 %, c’est-à-dire 200 suffrages exprimés.
Dans ce
cas le Président de l’Assemblée de Corse n’aura pas besoin d’alliance pour
emporter l’élection, compte tenu de la structuration politique et sociologique
de la commune. Le Président de l’Assemblée de Corse n’aura besoin de nul
accord, car sa liste aura recueilli le plus de voix et aura la majorité
relative qui suffit pour remporter l’élection au second tour.
Les
conjoncturistes de tout poil semblent l’avoir oublié. Mais la vérité est là et
pas ailleurs.
Alors je
vous demande d’abandonner toute lecture électorale du scrutin et de le reconsidérer
à la lumière des visions communale et intercommunale du 21ème
siècle.
Sans
cette double vision il ne peut y avoir de développement réel pour Sartène et
pour l’intercommunalité. Nous serons alors une « trappe de
non-développement ».
Pourquoi ?
Parce que l’intercommunalité doit
être le moteur du développement de la microrégion.
D’un point de vue pragmatique
sans doute, la CCSV
a démarré par des choses visibles et qui répondent aux besoins des habitants.
Les professionnels du tourisme reconnaissent le travail effectué par la
CCSV. Mais pour l’eau et l’assainissement,
les constantes interventions de la chambre régionale des comptes (8 fois en
trois ans) et les budgets établis par le préfet montrent à l’évidence qu’il y a
des problèmes.
Ces problèmes débordent largement le cadre budgétaire en
raison d’un défaut de conception.
Notre CCSV a été pensée comme une « super
commune » (avec le tourisme, les ordures ménagères, l’eau et
l’assainissement) mais pas comme un instrument
d’impulsion de la microrégion. La raison en est à chercher dans les
habitudes de conservation de pouvoir qui ont occulté le futur qu’elle devait
préparer.
Je crois qu’il faut que la CCSV applique ses deux compétences obligatoires et primordiales :
aménagement d’espace et développement économique !
Imaginons une vision intercommunale en matière d’aménagement
du territoire qui permette de conjuguer le zonage des divers PLU : il
permettrait de composer des territoires continus, tant pour les zones
d’urbanisme que les zones d’activités commerciales et artisanales, sans léser
personne. En saucissonnant l’urbanisme suivant une vision communale nous avons
multiplié les incohérences, chacun voulant sa zone d’activité, sa zone
touristique, sa zone urbanisable.
Le résultat nous le connaissons : les PLU de Sartène
et Olmeto annulés, et idem pour la modification de Propriano. Il faudra donc que
chaque commune vienne autour de la table des discussions avec sa vision afin
que nous arrivions à mettre de la compatibilité.
Et pour ce faire je vais vous étonner car je vais
prôner des dépenses que je crois absolument nécessaires : le recrutement
par la CCSV de deux ingénieurs, comme dans une DDE ou une
DDA, afin qu’ils nous apportent l’ingénierie qui nous manque tellement. Nous
avons les uns et les autres une vision politique, encore faut-il qu’elle soit
conciliable avec les réalités économiques et juridiques. Au surplus ils
seraient à la disposition des communes pour leur apporter leurs compétences.
Cette vision m’apparaît avec plus de clarté encore, depuis
que j’ai en charge la Chambre
régionale d’industrie et de commerce. Comme des entreprises, des communes
isolées sont démunies. Regroupées autour d’une vision et disposant des
compétences techniques indispensables, elles sont en mesure d’aborder le futur
avec sérénité.
Cette vision n’existe pas aujourd’hui. C’est la raison
pour laquelle il appartient à la commune qui n’était pas aux commandes de la CCSV , d’en prendre le
leadership pour y impulser cette nouvelle vision. Vous ne pouvez pas demander à
des hommes qui ont échoué parce qu’ils n’ont pas intégré la chose d’y arriver.
Ce n’est pas dans
leur schéma mental, ce n’est pas dans leur logiciel politique !
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