vendredi 14 mars 2014

ALLIANCE QUAND TU NOUS TIENS ….



Vous avez été nombreuses et nombreux à me demander de publier sur le blog, l’article paru dans le Corse Matin.

Compte tenu de sa longueur, je vous le propose en plusieurs billets, ce qui me permet d’apporter quelques précisions complémentaires en lien avec les échanges que j’ai eus lors de nos rencontres dans les rues de Sartène.

On dit une alliance conclue avec le Président de l’Assemblée.

Les « on dit » se trompent !!!

Des discussions ont eu lieu. Des convergences réelles existent sur les principes de maîtrise des dépenses et d’augmentation des recettes afin que Sartène retrouve de l’épargne. Mais nous ne sommes pas allés plus loin dans le type de mesure à mettre précisément en œuvre. Des convergences existent sur le PLU, tant sur la manière de le construire que sur les objectifs. Des convergences existent sur les projets : parking, circulation, logements sociaux, installation d’entreprises, centre d’hélio-thalassothérapie, tourisme durable, salle des fêtes pour les jeunes, etc.

Mais depuis février, ces discussions sont restées en suspens….

Mais nous n’avons pas abordé la discussion sur nos visions respectives du rôle de la CCSV.

D’un point de vue strictement financier la CCSV avec son budget  de 11 M€, c’est quasiment 3 fois Sartène dont le budget est de 4 M€.

D’un point de vue stratégique, nous n’avons pas confronté nos visions. J’entends ici ou là dire que la CCSV serait dévolue à l’un de ses anciens membres. Ma vision de la CCSV n’est pas compatible avec cette option.

Je crois que l’ancienne équipe, sans mettre en cause personnellement les hommes, n’a pas la vision micro-régionale indispensable pour bâtir un futur commun. Elle est toujours sur des schémas « d’entrechats » entre communes, qui nuiront in fine à toutes les communes. 

Vous voyez donc que les « on dit » peuvent toujours perdurer. Ils sont sans fondement aucun.

Je vous le répète avec tranquillité, transparence et honnêteté : il n’y a pas d’accord passé avec Dominique BUCCHINI.

Je fais remarquer une chose que tout un chacun a tendance à oublier.

Dans la configuration actuelle il y a quatre listes au 1er tour.

Aucune d’entre elle n’aura la majorité absolue au 1er tour, dès lors que l’on retient l’hypothèse d’une probable participation de 80 % ce qui ferait 2000 exprimés sur 2500 inscrits. La majorité absolue se situant donc autour de 1000 voix, chacun s’accordera à reconnaître qu’il est hautement improbable qu’une liste recueille ce score au 1er tour.

Si l’inimitié affirmée entre les deux listes de droite perdure au 2ème tour, elles se maintiendront toutes deux, puisqu’il ne fait pas de doute qu’elles passeront la barre des 10 %, c’est-à-dire 200 suffrages exprimés.

Dans ce cas le Président de l’Assemblée de Corse n’aura pas besoin d’alliance pour emporter l’élection, compte tenu de la structuration politique et sociologique de la commune. Le Président de l’Assemblée de Corse n’aura besoin de nul accord, car sa liste aura recueilli le plus de voix et aura la majorité relative qui suffit pour remporter l’élection au second tour.

Les conjoncturistes de tout poil semblent l’avoir oublié. Mais la vérité est là et pas ailleurs.

Alors je vous demande d’abandonner toute lecture électorale du scrutin et de le reconsidérer à la lumière des visions communale et intercommunale du 21ème siècle.

Sans cette double vision il ne peut y avoir de développement réel pour Sartène et pour l’intercommunalité. Nous serons alors une « trappe de non-développement ».

Pourquoi ?

Parce que l’intercommunalité doit être le moteur du développement de la microrégion.

La CCSV a juridiquement compétence obligatoire, je dis bien obligatoire, en matière de tourisme, d’aménagement d’espace communautaire et de développement économique. Les compétences perçues par nos concitoyens sont des compétences optionnelles : ordures ménagères d’une part, eau et assainissement d’autre part, même si l’on sait qu’existe un office du tourisme intercommunal.

D’un point de vue pragmatique sans doute, la CCSV a démarré par des choses visibles et qui répondent aux besoins des habitants. Les professionnels du tourisme reconnaissent le travail effectué par la CCSV. Mais pour l’eau et l’assainissement, les constantes interventions de la chambre régionale des comptes (8 fois en trois ans) et les budgets établis par le préfet montrent à l’évidence qu’il y a des problèmes.

Ces problèmes débordent largement le cadre budgétaire en raison d’un défaut de conception.

Notre CCSV a été pensée comme une « super commune » (avec le tourisme, les ordures ménagères, l’eau et l’assainissement) mais pas comme un instrument d’impulsion de la microrégion. La raison en est à chercher dans les habitudes de conservation de pouvoir qui ont occulté le futur qu’elle devait préparer.

Je crois qu’il faut que la CCSV applique ses deux compétences obligatoires et primordiales : aménagement d’espace et développement économique !

Imaginons une vision intercommunale en matière d’aménagement du territoire qui permette de conjuguer le zonage des divers PLU : il permettrait de composer des territoires continus, tant pour les zones d’urbanisme que les zones d’activités commerciales et artisanales, sans léser personne. En saucissonnant l’urbanisme suivant une vision communale nous avons multiplié les incohérences, chacun voulant sa zone d’activité, sa zone touristique, sa zone urbanisable.

Le résultat nous le connaissons : les PLU de Sartène et Olmeto annulés, et idem pour la modification de Propriano. Il faudra donc que chaque commune vienne autour de la table des discussions avec sa vision afin que nous arrivions à mettre de la compatibilité.  

Et pour ce faire je vais vous étonner car je vais prôner des dépenses que je crois absolument nécessaires : le recrutement par la CCSV  de deux ingénieurs, comme dans une DDE ou une DDA, afin qu’ils nous apportent l’ingénierie qui nous manque tellement. Nous avons les uns et les autres une vision politique, encore faut-il qu’elle soit conciliable avec les réalités économiques et juridiques. Au surplus ils seraient à la disposition des communes pour leur apporter leurs compétences.

Cette vision m’apparaît avec plus de clarté encore, depuis que j’ai en charge la Chambre régionale d’industrie et de commerce. Comme des entreprises, des communes isolées sont démunies. Regroupées autour d’une vision et disposant des compétences techniques indispensables, elles sont en mesure d’aborder le futur avec sérénité.

Cette vision n’existe pas aujourd’hui. C’est la raison pour laquelle il appartient à la commune qui n’était pas aux commandes de la CCSV, d’en prendre le leadership pour y impulser cette nouvelle vision. Vous ne pouvez pas demander à des hommes qui ont échoué parce qu’ils n’ont pas intégré la chose d’y arriver.

Ce n’est pas dans leur schéma mental, ce n’est pas dans leur logiciel politique !  




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