QUE FAIT LA CHAMBRE
DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DE
CORSE ?
(A cudettà di Maratu) |
C’est la
question que se posent de nombreux chefs d’entreprises et certains de nos
concitoyens.
Je vais donc
vous parler de ce que je connais le mieux : ce que je fais.
A l’issue du conflit des transports
qui a fortement impacté nos entreprises, des représentants du monde politique
et économique ont été conviés à formuler leurs observations au préfet BORIUS, nommé pour mettre en œuvre les mesures
gouvernementales d'aides aux entreprises, décidées lors de la rencontre avec le
Premier Ministre le 10 juillet 2014.
Voici le document que je lui ai
remis :
« Monsieur
le Préfet,
Permettez-moi
tout d’abord, en mon nom personnel, au nom de tous les élus consulaires et de
tous les chefs d’entreprise de vous souhaiter la bienvenue en Corse.
Je ne
vous apprendrai rien en vous disant que vous arrivez après une période
particulièrement difficile pour nos entreprises et il a fallu l’intervention du
préfet de région pour ramener un peu de calme après les errements connus à
Bastia.
Les
enquêtes en cours détermineront les responsabilités…
Ceci dit étant où en sommes-nous ?
Chacun
sait ici que la SNCM
ne pourra échapper à la restructuration et que nous aurons droit à un prochain et
ultime conflit social.
Votre
mission en préfigure certainement une autre, ce qui est une raison
supplémentaire pour l’appréhender dans les meilleures conditions, tant de la
part de l’Etat que vous représentez, que pour les entreprises dont je porte la
voix.
Lors du
déblocage de la situation, nous sommes rentrés de Paris avec un accord scellé
par un communiqué du Premier Ministre qui comprend :
1 - une exonération des charges patronales du 3ème
trimestre 2014 pour les entreprises des secteurs les plus touchés (transport,
agroalimentaire, agriculture, artisanat, tourisme) ;
2 - un étalement de
ces cotisations pour celles qui ne peuvent payer les charges du 2ème trimestre 2014 ;
3 - la mise en place de prêts à taux 0 pour celles qui
auront été fortement impactées par le mouvement ;
4 - la nomination d’un expert ministériel qui assurera le
suivi du dispositif afin que nous ayons un interlocuteur spécifique.
Votre
présence indique que le point 4
a bien été rempli.
Mais
s’agissement du point 2, c’est à dire l’étalement des charges patronales du 2ème
trimestre, le paiement a du être effectué et pour les entreprises qui n’ont pu
le faire les diligences habituelles des organismes de recouvrement ont démarré.
C’est à croire que certains organismes n’ont pas lu le communiqué ou semblent s’exonérer des engagements du Premier Ministre !!!
S’agissant
du point 1, l’exonération des charges du 3ème trimestre, nous avons
appris, car nous ne sommes pas des juristes fiscalistes et constitutionnels,
qu’il nous fallait attendre le vote du Parlement.
S’agissant
du point 3, nous sommes dans l’attente du dispositif que nous aurons à mettre
en place dans la concertation, si j’en crois l’esprit de notre réunion avec le
Premier Ministre.
En
somme, à part votre présence nous nous hâtons lentement…
&&&
Alors
pour accélérer le mouvement, je vais vous faire part des requêtes des
entreprises de la Corse.
Vous pensez qu’il convient d’appliquer un
traitement au cas par cas. Nous pensons au contraire qu’il convient d’avoir une
réponse globale, simple et lisible.
En voici
quelques éléments :
Nous souhaitons tout d’abord, dans l’attente des résultats
de l’estimation des pertes qu’un moratoire sur la TVA , ses acomptes, sur les
charges patronales et sur le RSI pour les entreprises individuelles soit mis en
place afin de permettre aux entreprises de ne pas faire appel aux banques pour
retrouver leur trésorerie.
Nous souhaitons ensuite que les organismes tels l’URSAFF et
les recettes des impôts suspendent les poursuites et les pénalités conséquentes
au retard de versement, toujours dans l’attente de l’estimation des pertes.
Nous souhaitons encore que les résultats de la fréquentation
soient comparés à la fréquentation habituelle dès que l’observatoire des
transports de la Corse
aura publié ses chiffres pour juillet, en concertation avec le président de
l’exécutif de la Corse
et de l’office des transports. Le but est d’avoir une meilleure appréciation
des effets néfastes de l’interruption du service maritime passagers et fret.
Nous souhaitons enfin que les incidences sur le résultat des
nos entreprises n'entraînent pas une dégradation de la cotation de la Banque de France.
&&&
Ceci étant posé, il me faut rappeler quelques
éléments de notre tissu entrepreneurial.
1er
élément : 95 % de nos entreprises ont entre 0 et 9 salariés. Ce sont des
TPE.
2ème
élément : le nombre des TPE touchées par la baisse et/ou la rupture de circulation
maritime, laisse pensif : près de 700 pour le secteur agroalimentaire,
près de 6500 pour le commerce et 4000 pour l’hébergement et la restauration. Dès
lors il nous parait important que soit associé à cette réflexion les
professionnels qui nous apportent leur concours au quotidien, les experts
comptables.
Vous comprenez maintenant pourquoi nous militons pour une réponse globale, simple et lisible. Compte tenu de ce tissu de TPE, l’examen des dossiers individuels demandera un laps de temps qui ira au-delà du prochain et ultime conflit de
&&&
Je tiens pour conclure de vous faire part des
interrogations profondes des entreprises :
1 – pensez-vous que les ordres du jour de l’Assemblée
Nationale et du Sénat, permettrons d’examiner une mesure législatives dès la
rentrée de septembre ?
2 - pensez-vous que la rédaction des mesures réglementaires d’application sera rapide ?
Vous le
constatez, Monsieur le Préfet, nous avons des demandes, des éléments et des
interrogations proches des préoccupations du terrain.
Je
souhaite ardemment, comme toutes les entreprises dont je porte la voix, que les
réponses apportées ne se perdent pas dans les méandres fiscaux, réglementaires
et constitutionnels.
En mars
1968, Pierre VIANSSON-PONTE dans le Monde, décrivait une France qui s’ennuyait.
On sait que les braises couvaient sous la cendre…
J’espère,
en tant qu’homme de bonne volonté que nous arriverons au plus tôt à éteindre
les braises qui couvent dans nos entreprises.
Je
compte, comme les élus consulaires, comme les chefs d’entreprises, que nous
serons tous, je dis bien tous, à la hauteur de cette immense tache. »
Il est donc très important que toutes les entreprises, y compris les
entreprises personnelles, s’adressent aux chambres consulaires pour y faire
valoir l’état de leurs pertes.
NB : Les chiffres fournis pour le nombre d’entreprises
potentiellement impactées par la crise des transports, sont ceux de l’INSEE en
2011 (entreprises actives au 31/12/2011)
sauf pour le secteur de l’agriculture (pas de
statistiques plus récentes que celles établies au 31/12/2010)
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