AU DELÀ DE SARTENE
LA VISITE DE LA MINISTRE
DU COMMERCE EXTÉRIEUR
LA VISITE DE LA MINISTRE
DU COMMERCE EXTÉRIEUR
(Rencontre avec Nicole Briq, Ministre du Commerce extérieur) |
I – LES OBJECTIFS
Sa stratégie repose sur le
développement d’une offre commerciale réadaptée aux réalités actuelles. Son
choix découle d’une étude menée la direction générale du Trésor visant à faire
correspondre l'offre commerciale française avec les demandes des pays à
l'horizon 2020.
Cette étude révèle que 47 pays regroupent
80% des importations mondiales. Elles s’élèvent à 8500 milliards d'€ en 2012 et
devraient générer près de 12000 milliards d'€ en 2022.
Par delà la politique de grands
contrats, la Ministre
encourage une offre commerciale associant biens d’équipements, produits
destinés aux consommateurs et services, répartie autour de quatre secteurs
répondant au besoin du « mieux vivre » des populations : la santé, l’agroalimentaire,
les nouvelles technologies de l'information et de la
communication (NTIC) et la ville durable.
L’offre commerciale qui sera
encouragée est la suivante :
Pour la santé : la pharmacie, les dispositifs et équipements médicaux, la parapharmacie
et la cosmétique, les services de santé ;
Pour l’agroalimentaire : la qualité
et la diversité des produits, la sécurité et la traçabilité alimentaire, la diététique,
les équipements agricoles et agroalimentaires ;
Pour les NTIC : les logiciels, le numérique,
les composants et produits électroniques à haute valeur ajoutée, la sécurité et
les services internet ;
Pour la ville durable : l’ingénierie
urbaine, l’architecture, la construction et l’efficacité énergétique, les matériels
et services environnementaux et les transports urbains.
II – LEUR MISE EN OEUVRE
En pratique le plan export prévoit:
1 – L’attribution aux régions du
pilotage de l’exportation dans leur territoire, dans le cadre de la loi de décentralisation
2013, ce qui était déjà le cas dans l’île avec l’ADEC, qui aura en charge
l’élaboration du plan régional pour l’internationalisation des entreprises
(PRIE) ;
2 – La mise en place au sein de
la nouvelle baque publique d'investissement (BPI), d’un département « international » capable de regrouper et amplifier les financements export des
entreprises ;
3 – L’orientation des aides export
dans un processus d’appui à long terme (et non plus seulement ponctuels) ;
4 - Le développement des « clubs
d'exportateurs » pour regrouper les PME exportatrices d’une filière autour
d'une stratégie commune.
III – ET LA
CORSE ?
La visite ministérielle a
concerné les entreprises répondant à ces grandes priorités : WEBZINE pour
les NTIC, CORSICA COSMETICA pour la santé (la parapharmacie exactement),
CORSICA GASTRONOMIA et DOMAINE PERALDI pour l’agro-alimentaire et le fleuron
industriel de la Corse ,
Corse Composite Aéronautique.
Mais dans les faits, les
exportations de la Corse
sont insignifiantes rapportées à celles du pays, suivant les chiffres publiés
sur le site http://lekiosque.finances.gouv.fr :
le centième de 1% !!!
Soit 0, 016 % en 2011 et 0, 012 %
en 2012. Le Limousin fait 40 fois mieux et l’Auvergne 140 fois mieux comme le
montre le tableau ci-après :
(Tableau des exportations en M€) |
Chacun peut réfléchir sur les causes
: insularité, taille des entreprises, défaut d’ouverture sur la méditerranée notamment.
Mais il convient de remarquer que l’insularité ne nuit pas aux
importations puisqu’elles sont quatre fois plus importantes que les
exportations :
(Les exportations et les importations comparatif en M€) |
Enfin on peut s’interroger sur l’efficacité du dispositif CORSEXPORT
qui a conduit à attribuer 541 148 € en 2008, à 795 493 € en 2009 et
625 695 € en 2010, montant infime pour influer sur les exportations :
(Les aides Corsexport et les exportations en €) |
IV – LES PISTES A
EXPLORER
Je crois tout d’abord que la CCIR doit mener, en
collaboration avec les CCI, une information pertinente des aides à l’export,
car la lecture du règlement de CORSEXPORT ( 90 pages en 2009 et 55 pages en
2011) a de quoi rebuter les candidats, même s’il s’avère être un bon
entrainement pour les entreprises qui vont découvrir de nouvelles règles sur
les marchés extérieurs.
Je crois ensuite que la CCIR doit mettre en place, en
collaboration avec les CCI, des « clubs d’exportateurs par filière », afin que chaque entreprise ne se retrouve pas à
effectuer le même genre de recherche avant de se lancer à l’international.
Je crois enfin, et c’est ce qui a
motivé ma proposition à la
Ministre , que la
CCIR doit impulser la création de réseaux de
« contributeurs à l’exportation ».
Chaque CCI prospecterait à son échelle pour établir ces liens avec
l’extérieur, en raison de son de son enracinement local et des liens entretenus
avec les Corses établis au travers du monde, et mutualise ensuite le fruit de
son travail par le biais de la
CCIR.
NB : Voici la suggestion formulée à la Ministre lors de notre
entretien. Elle a reçu son aval et ses
encouragements :
Madame la Ministre ,
Dans un récent ouvrage intitulé, MADE IN
GERMANY, l’auteur Guillaume DUVAL, ingénieur, fin connaisseur de l’Allemagne où
il a longtemps travaillé, rédacteur en chef d’Alternatives économiques,
bouleverse notre vision du modèle allemand.
S’agissant des performances à l’exportation,
il montre que l’Allemagne qui est un pays sans colonies, entretien des réseaux dans le monde au travers de supports locaux, qui sont des
descendants d’immigrés allemands, parfaitement au courant des spécificités d’un
secteur commercial.
Ils sont pour les exportateurs allemands des contributeurs à l’implantation.
Pensez-vous que l’idée d’encourager, à l’image
des clubs d’exportateurs que vous prônez, des réseaux de contributeurs à
l’exportation soit réalisable en France ?
Si vous adhérez à cette proposition, je
suggère que chaque CCIR prospecte à son
échelle pour établir ces liens avec l’extérieur, en raison de son de son enracinement
local, et mutualise ensuite le fruit de son travail au travers du réseau des
CCI.