lundi 15 décembre 2014

INTERVENTION LORS DE 
L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE LA CCIT 2A



Ce lundi 15 décembre a eu lieu l'assemblée générale de la CCIT 2A, en présence du Préfet. Voici mon propos :

Cà y est, nous sommes à l’heure de vérité.

La réforme des CCI évoquée depuis de longs mois a donné lieu à d’intenses débats. Le verdict tombera demain puisque la loi fera l’objet du vote définitif à l’Assemblée Nationale, ce 16 décembre 2014.

En qualité de Président de la CCIR et également en qualité de vice-président de cette CCIT, mon devoir est de dire que les conséquences de la réforme sont connues et qu’il faudra prendre de nécessaires mesures d’adaptation.  


1 – Les conséquences de la réforme

La CCI 2A va subir comme toutes les CCI un effet de ciseau.

La première lame est celle de la baisse de la TFC : - 38 % d’ici 2017.

La TFC qui représentait 4,3 M€ de recettes sur 10,3 M€ de produits du service général en 2013, sera de 2,6 M€ en 2017.

Les charges elles vont augmenter inéluctablement, je ne vous apprends rien.

La seconde lame est celle du prélèvement sur le FDR.

Lors de la discussion parlementaire les critères ont évolué et désormais le FDR servant de base légale au prélèvement, hors ports et aéroports, est celui du budget exécuté de 2013.

Les réserves affectées aux centres de formation ayant fait l’objet d’un accord du 1er Ministre avant le 1er novembre 2014, ne sont pas prises en compte.

La répartition se fait à hauteur de 70 % sur le FDR supérieur à 120 jours et à hauteur de 30 % sur le poids économique de nos structures respectives.

Pour la CCIT 2A, le prélèvement est de 1,1 M€, pour la CCI 2B il est de 1,85 M€ et pour la CCIR il est de 365 000 €.

Tels sont les chiffres et sous réserve d’une décision du Conseil constitutionnel censurant ces dispositions, le prélèvement sera opéré avant le 15 mars 2015.


2 – Les mesures d’adaptation

Vous savez tous ici que je suis un partisan de la mutualisation des services et même de la fusion des deux CCIT en une seule chambre régionale, avec des délégations locales dépourvues de statut juridique.

Je pense que l’échelon régional est la solution la plus pertinente pour assurer le bon équilibre de l’action économique qui relève de la compétence de la CTC.

Ma position n’est pas encore majoritaire, mais la baisse des ressources et les difficultés économiques à venir nous y amèneront certainement.

Pour se présenter dans une telle négociation avec nos collègues de Bastia, il nous faut être dans une situation budgétaire équilibrée et sur un mode de gestion se fondant sur des objectifs clairs.

Je vais donc vous livrer ma pensée sur les mesures d’adaptation pour parvenir à ces deux objectifs.  


3 – Le constat sur les services

Les mesures d’adaptation se fondent sur le rapport de l’IGF.

Il préconisait deux grandes séries de recommandations :
→ La 1ère série de mesures portait sur la maîtrise budgétaire, au travers de 26 mesures.
→ La 2ème série de mesures portait sur la gouvernance, au travers de 26 mesures également.

S’agissant des mesures relatives à la gouvernance les deux plus importantes sont les suivantes :

Mesure de gouvernance 1 : établir une hiérarchie qui exerce son pouvoir. 
Mesure de gouvernance 2 : appliquer les conventions collectives aux SIC (services industriels et commerciaux).

Pour les mesures relatives à la maîtrise budgétaire les trois plus importantes sont les suivantes :

Mesure de maîtrise budgétaire 1 : fermeture du palais des congrès ;
Mesure de maîtrise budgétaire 2 : plan d’économie de 6 % sur le consolidé ;
Mesure de maîtrise budgétaire 3 : évaluation des opérations menées.

Mais avant d’agir il faut se représenter ce qu’est la CCIT 2A. Elle se compose de cinq services que je classe en fonction de leurs CA respectifs :

Les aéroports avec 49 % du total du CA consolidé ;
Les ports avec 28 % du total du CA consolidé ;
Les services généraux avec 17 % du total du CA consolidé ;
Le palais des congrès avec 3 % du total du CA consolidé ;
La formation avec 3 % du total du CA consolidé.
 Le service aménagements est négligeable dans le total du CA consolidé. 


4 – Le constat sur les résultats

Les aéroports qui avaient un résultat légèrement positif ces derniers exercices seront à l’équilibre en 2014.

Les ports qui étaient encore à l’équilibre en 2012, sont passés dans le rouge en 2013 avec 1 M€ de perte et cette perte doublera en 2014 : 2M€.

Les services généraux qui étaient en perte de 1 M€ en 2012, puis excédentaires du même montant en 2013, seront en perte de près de 1,5 M€ en 2014.  

Les autres services sont à l’équilibre.

Au final le consolidé 2014 se clôturera avec une perte de l’ordre de 3 M€ et les projections pour 2015 nous amènent à une perte de 5 M€ si nous ne réagissons pas.

La conclusion est qu’il faut nous occuper très sérieusement de la maîtrise budgétaire des aéroports, ports et services généraux qui représentent 94 % du total du CA du consolidé.


5 – Les actions correctrices

Les aéroports ne connaîtront plus la hausse de CA de 1,8 M€ qu’ils ont connu de 2012 à 2013.  L’adaptation des OSP a d’ailleurs diminué de 64 000 places l’offre sur Figari et Calvi.

Il nous faut donc examiner les moyens de maintenir ce chiffre au travers d’un plan d’action.

Avec le redressement ou pire encore, la liquidation de la SNCM, les ports de Porto-Vecchio et Propriano vont accentuer leurs pertes. Il en sera de même pour Ajaccio, qui a déjà subi une baisse de près de 10 % en 2014 en raison du conflit des transports.  

Les services généraux sont eux plombés par la dotation de survie qu’ils octroient au palais des congrès : 700 000 € par an en moyenne depuis 10 ans, alors que ce versement est illégal comme l’a souligné le rapport de l’IGF.

Que faire face à cette situation ?

A mon sens il convient d’agir en deux temps.

Premier temps :
→Tout d’abord engager un plan d’économie de 6% sur le consolidé ;
→Ensuite établir une hiérarchie qui exerce son pouvoir ;
→Enfin appliquer les conventions collectives aux SIC.

Second temps :
 →Poursuivre en fermant le palais des congrès ;
→Terminer en vendant nos terrains inutilisés afin de financer les départs des cadres qui en ont manifesté le désir pour diminuer la masse salariale et s’assurer un volant de trésorerie.


6 – Conclusion

Ces mesures ont pour objet d’assurer la survie même de notre institution qui va connaître, rappelons le,
→3 M€ de pertes en 2014
→et 5 M€ de pertes en 2015 si nous ne faisons rien.

Pour être mises en œuvre ces mesures doivent reposer sur une nouvelle gouvernance politique, je dis bien une nouvelle gouvernance politique.

Ma vision est la suivante :

La Président doit être assisté par 4 membres, formant une cellule de crise, qui auront chacun en charge un service :

Le 1er membre aura en charge les aéroports ;
Le 2ème membre aura en charge les ports ;
Le 3ème membre aura en charge les services généraux et le palais des congrès ;
Le 4ème membre aura en charge les autres services ;

Tous les 15 jours une réunion de travail qui rassemblera la cellule de crise, sous l’autorité de la Présidente, actera les mesures à prendre, les mettra en place avec la hiérarchie et les évaluera.

Et surtout il conviendra que les élus donnent l’exemple avec la suppression de leurs émoluments, des véhicules de fonction et des tablettes. De même il faudra que tous les 15 jours soient actés les déplacements qui seront pris en charge.

Une telle action correctrice exige de l’exemplarité, de la rigueur et de la constance.

Je crois fermement qu’il nous faut délivrer un message clair, pour montrer à tous qu’une nouvelle impulsion est donnée à notre institution.

Il en va de notre survie !

A défaut ce sera le Préfet qui le fera.

Alors de grâce, après 30 ans de décentralisation, après une longue pratique d’autonomie décisionnelle des chambres, ne retournons pas au passé faute de courage dans la gouvernance.


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